Following digital paths, I explored Los Angeles during several months, while staying in various places across Europe, and collected a number of images. When I realized I could almost physically position myself within this virtual space, I started taking pictures, screenshots, progressively moving away from my starting point before coming back to it in just a few clicks. Here the co-ordinates of the image are independent from my digital experience of the place. And yet, I still felt I was making a sort of journey inside Los Angeles—this city probably lent itself to it better than any other.
As an image-city, a city built by and upon its own image and mediatized through movies, street photography, and now accessible from any device with an Internet connection, Los Angeles seems to have more than ever realized its own dream—becoming ubiquitous, surpassing its own geographic boundaries, the dream, perhaps, of becoming its own image. This access to the world through images questions photography as a possible experience of reality through a more or less conscious play of recognitions and mirages.
Empruntant les chemins de l’espace virtuel, j’ai parcouru Los Angeles pendant plusieurs mois, depuis plusieurs endroits d’Europe, et j’y ai sélectionné quelques images. Au départ, il s’agissait d’aller voir Sunset Boulevard, immortalisé entre autres par Edward Ruscha qui, depuis son Every Building on Sunset Strip de 1966, continue chaque année à photographier ce segment de la ville. Lorsque je me suis rendu compte qu’il était possible de se positionner quasi physiquement dans cet espace virtualisé, j’ai commencé à prendre des images, des captures d’écran, m’éloignant progressivement du point de départ pour y revenir parfois en quelques clics. Habituellement, la prise de vue rend compte aussi, discrètement mais certainement, de la position du photographe dans un espace et à un temps donné, dans une forme de coïncidence. Ici, les coordonnées de l’image sont indépendantes de mon expérience numérique du lieu. Pourtant j’ai quand même eu l’impression d’effectuer une forme de voyage à Los Angeles, sans doute cette ville s’y prêtait plus que toute autre.
Ville image, ville construite par et sur sa propre image, médiatisée en images par le cinéma ou encore la street photography, et maintenant visible depuis n’importe quel point d’accès à Internet, Los Angeles semble avoir plus que jamais accédé à son rêve, celui d’atteindre l’ubiquité, de dépasser ses propres limites géographiques, celui peut être d’être l’image qu’elle a d’elle même. Cet accès au monde par l’image pose la question du photographique comme expérience possible du réel à travers un jeu plus ou moins conscient de reconnaissances et de mirages. Toute photographie tente de créer l’illusion d’un passage improbable dans les dimensions de l’espace et du temps. Mais s’agit-il ici encore de photographie ? Qui en est vraiment l’auteur ? Ici, l’acte photographique est réduit à sa plus simple définition, à savoir poser un cadre, des limites, dans un continuum visible dont on fait l’expérience.
L.A. Including Pauses est une série de 63 imprimés postaux extraits d'une publication reliée disponible à la demande et consultable ici. Les cartes postales sont en possession de l'artiste qui les expédie à ses acquéreurs lorsqu'ils ou elles se manifestent.
L.A. Including Pauses is a series of 63 separate postal publications taken from a perfect-bound copy available on demand and visible here. The postcards are held by the artist, who proceeds to mail them to their acquirers when they manifest themselves.