Un signe consternant,
c'est la disparition progressive du bois
matière pourtant idéale
par sa fermeté et sa tendreur,
la chaleur naturelle de son contact ;
le bois ôte,
de toute forme qu'il soutient,
la blessure des angles trop vifs,
le froid chimique du métal :
lorsque l'enfant le manie et le cogne,
il ne vibre ni ne grince ;
il a un son sourd et net à la fois ;
c'est une substance familière et poétique,
qui laisse
dans une continuité de contact avec
l'arbre, la table, le plancher.
Le Bruit de l’échantillonneuse – partition de lecture est un recueil de collages textuels réalisé dans le cadre d’un cycle d’installations et de photographies initié en 2017. À travers un subtil montage d’extraits de textes littéraires convoquant la construction, le geste et la matière, l’artiste élabore un dispositif destiné à différents types de lecture : publique ou privée, en groupe ou en solitaire, à voix haute ou silencieuse, tout en offrant un aperçu des sources et des ramifications de sa pratique qui permet de déployer l’imaginaire de ses propositions plastiques. Les quatorze textes rassemblés dans cette édition ont fait l’objet de lectures publiques lors de différentes expositions de l’artiste. La typographie reprend la scansion spécifique qu’elle a adoptée à ces occasions. Les textes sont accompagnés de montages photographiques, initiant un dialogue entre la production visuelle et textuelle de l’artiste.
L’artiste nous invite à un voyage dans la trame même du récit, évoluant aux confins d’une zone de partage délibérément floue entre espaces virtuel et réel, à l’instar des images qu’elle produit.Septembre Tiberghien, « Voyage dans la trame », L’Art même, n° 85, 2021
Le Bruit de l'échantillonneuse - partition de lecture by Hélène Moreau gathers visual assemblages as well as textual collages made since 2017 during reading sessions organized during the exhibition cycle. Through a subtle montage of excerpts from literary texts summoning construction, gesture and matter, the artist elaborates a device intended for different types of reading: public or private, group or solo, aloud or silent, while offering an insight into the sources and ramifications of her practice that allows the imaginary of her plastic proposals to unfold.
"The artist invites us on a journey into the very fabric of the narrative, evolving on the borders of a deliberately blurred dividing zone between virtual and real spaces, just like the images she produces." (September Tiberghien, "Journey in the frame", L'Art même, n° 85, 2021)